mercredi 29 mai 2024

RDC: Le Député homophobe Constant Mutamba nommé Ministre de la Justice

 Le Député congolais Constant Mutamba qui a récemment fait part d'une proposition de loi visant à condamner l'homosexualité en République démocratique du Congo vient d'être nommé Ministre de la Justice.

La nomination du Député national a de quoi inquiéter et étonner les activistes et défenseurs des droits humains tant en RDC qu'à l’extérieur du pays. En effet, monsieur Mutamba a annoncé en avril dernier qu'il projetait de proposer un projet de loi portant sur la criminalisation de l'homosexualité. Cette proposition stipule notamment la condamnation  des personnes issues de la communauté LGBTQI+ à une peine d'emprisonnement allant de 5 à 10 ans de prison et une amende de 7500000 à 15 000000  de Francs congolais. De plus, elle souligne que les faits et les gestes assimilés à l'homosexualité seront punis de la même peine que l'acte consommé.  Dans sa proposition de loi, Constant Mutamba rappelle le fait que cette forme d'orientation sexuelle n'est nullement toléré dans la culturelle congolaise. Ainsi, il propose qu'une section réprimant l'homosexualité soit insérée dans le Code Pénal congolais.

 

Constant Mutamba
 

D'aucuns se demandent si la nomination du Député Mutamba aurait quelque chose à avoir avec sa proposition de loi. Ce fait est inquiétant car depuis un certain temps il y a de plus en plus de déclaration à caractère homophobe envers les personnes LGBTIQ+ en RDC et surtout à Kinshasa, la capitale. Cette situation a été amplifiée après le feu-vert donné par le Pape François le 18 décembre 2023 pour la bénédiction des couples homosexuels. Depuis cette date, les religieux congolais et certaines personnalités de la société civile ont élevés leurs voix pour montrer leurs oppositions. D'après eux, un tel acte est contraire aux valeurs congolaises et africaines. 

Il faut noter que la constitution de la RDC est muette en matière d’homosexualité.  La proposition du Député Mutamba pourrait constituer un obstacle à la liberté des individus sur l'ensemble du territoire congolais. Elle renforcera aussi la discrimination et la stigmatisation dont sont déjà victimes les personnes LGBTIQ+ dans ce vaste pays. Elle serait aussi à long ou à court terme un frein à la lutte contre le VIH car les personnes issues des minorités sexuelles font partie intégrantes de ce combat. D'ailleurs, plusieurs étapes positives ont pu être atteintes en matière d'accès aux soins depuis 2014. 

La vague des propositions des lois visant à criminaliser l'homosexualité s'est multipliée ces dix dernières à travers le continent africain. Tous les auteurs de ces projets avancent que les relations sexuelles entre deux hommes ou deux femmes sont contraires aux traditions africaines et constituent une menace pour la famille. Un autre point soulevé est le fait que l'occident dont la majorité des pays a décriminalisé l'homosexualité essaie d'imposer cette forme de relation à l'Afrique. D'ailleurs, l'actuel Premier Ministre sénégalais, Ousmane Sonko a déclaré lors d'un récent discours que l'activisme des occidentaux  en faveur des minorités sexuelles pouvait devenir une source de tension entre les dirigeants européens et africains. De ce fait, Monsieur Sonko a demandé aux occidentaux de respecter les spécificités du Sénégal et d'autres pays. Il faut savoir que dans cet État de l'Afrique de l'Ouest, l'homosexualité est largement considérée comme une déviance et la loi la réprime d'un emprisonnement allant d'une  à cinq année de prison. En Ouganda, le président Yoweri Museveni a promulgué le 29 mai 2023  une loi anti LGBTQI+ prévoyant de lourdes peines de prison pour les relations homosexuels et toute activité faisant "la promotion" de l'homosexualité. Désormais, les sanctions peuvent aller de 20 ans d’emprisonnement pour tout action visant à promouvoir des rapports intimes entre personnes de même sexe jusqu'à la peine de mort pour les cas de récidives. Selon l'association de défense des Droits LGBTQI+ ILGA World, 31 pays africains sur 54 disposent des législations interdisant ou réprimant l'homosexualité.

Pour rappel, Constant Mutamba n'est pas le premier à faire une proposition de loi visant à condamner l'homosexualité en RDC. En 2013, un autre Député national du nom de Steve Mbikayi avait proposé un projet dans le même sens au parlement mais il n'a jamais été voté. Fait surprenant, monsieur Mbikayi a été nommé Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire en 2016. Depuis, il occupe des hautes fonctions politiques. En 2010, un autre Député national, Ejiba Yamapia, avait aussi initié sans succès un projet de loi pour pénaliser aussi l'homosexualité en RDC. 


                                                                                                                                                               JW


vendredi 23 juin 2023

RDC: La communauté LGBTQ+ de plus en plus indexée en RDC

 Ces derniers temps, il ne se passe pas un jour sans que la communauté LGBTQI+ soit au centre des débats en République démocratique du Congo. L'homophobie latente  tend à devenir virulente et de plus en plus banale, en particulier à travers les réseaux sociaux. Cette situation regrettable orchestrée par certains individus en est une preuve palpable.

En effet, le 15 juin 2023 lors de la tenue de la DRC mining week à Lubumbashi dans la province du Katanga, les membres des organisations Mouvements Citoyens ont manifesté devant l’Hôtel Karavia. la raison de cette manifestation était la distribution lors de l’ouverture de cet événement des sacs aux couleurs arc-en-ciel. Sachant que ce signe représente également le drapeau de la communauté LGBTQI+, les membres des Mouvements citoyens ont déclaré que les organisateurs de l'activité faisaient la promotion de l'homosexualité. A cet effet, ils ont fait un sit-in devant l'hôtel pour exiger les retraits de tous les objets portant le signe rappelant la communauté susmentionnée. Le ministre provincial de l’intérieur, Eric Muta dépêché sur les lieux a demandé aux responsables de retirer les sacs portant l'effigie de tous les stands comme l'exigeait les manifestants.

 « Il a fallu que nous puissions prendre la situation en charge. Nous saluons le fait que les organisateurs ont présenté les excuses et ont retiré les différents sacs à mains avec la publicité des homosexuels. Nous appelons donc tous les hommes d'affaires du Haut-Katanga à participer à DRC mining et appuyer l'initiative qui milite pour la promotion des miniers, de notre cuivre et notre cobalt. La situation est redevenue normale », a déclaré le ministre à la presse.

 

Un des fameux sacs à la base de la polémique

Il faut noter que le 12 juin, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et de la Communication, CSAC en sigle, dont le siège est basé à Kinshasa, avait publié un communiqué mettant en gardant tous les médias opérant en RDC contre la promotion de l'homosexualité sur le sol congolais. La veille de cette publication, l’archevêque de Lubumbashi, Fulgence Muteba avait affiché ouvertement son opposition à l'homosexualité lors de la messe de clôture du 3e eucharistique national. Au cours de cette cérémonie qui s'est déroulée au stade TP Mazembe, le prélat a affirmé que la RDC demeurait fidèle à la doctrine selon laquelle seul un homme et une femme qui s’aiment peuvent constituer une famille et vivre ensemble.

 Pour rappel, ce n'est pas la première fois que la communauté LGBTQI+ est indexée en RDC. En 2014, le Député national Steve Mbikayi avait fait des homosexuels sa cible pour gagner des électeurs. Il projetait le vote d'une loi anti homosexualité sévère devant être appliquée sur toute l’étendue du pays. En 2010, un autre élu du peuple répondant au nom d'Ejiba Yamapia avait aussi proposer un projet de loi identique. En 2009, une proposition visant à condamner et à interdire les relations entre personnes de même sexe a été déposé à l'Assemblée provinciale de Kinshasa. Ces trois projets n'ont jamais été retenues et sont restés sans suite.

 

                                                                                                                                                                JW


samedi 6 juillet 2019

Kinshasa: Les HSH de plus de 35 ans formés en tant que pairs éducateurs



Les Hommes ayant des rapports Sexuels avec des Hommes  ont recemment été formés pour être des pairs éducateurs à travers la ville de Kinshasa. La particularité de cette formation est qu'elle visait les hommes âgés de plus de 35 ans.



Organisée par l'association identitaire MF  avec l'appui de l'Ong UHAI,  la formation s'est déroulée dans la commune de Limete. Son but était d'outiller les homosexuels et les bisexuels de la capitale congolaise qui ont plus de 35 ans à informer, écouter et sensibiliser leurs semblables en ce qui concerne le VIH et les IST. Comme d'aucuns le savent, les HSH faisant partie de cette tranche d'âge sont difficilement accessibles parce qu'ils vivent le plus souvent leur sexualité dans le secret. Parmi les raisons de cette clandestinité, il y a, entre autres, la peur de la stigmatisation et le fait d'être marié pour certains et d'avoir fondé une famille. Effectivement à plus de 35 ans, bon nombre d'hommes sont des responsables et ne peuvent admettre que leur penchant sexuel vers les personnes de même sexe ne soient connus de tout le monde.

La formation s'est centrée principalement sur le cas des HSH de plus de 35 ans afin de montrer à l'assistance les risques que court cette catégorie vue que le taux de prévalence reste très élevé au sein des homosexuels et des bisexuels. En restant cachés, a précisé l'un des formateurs, ils peuvent facilement être infectés par le VIH ou d'autres infections sexuellement transmissibles suite à un manque d'information. D'où, a t-il ajouté, il était indispensable que des HSH issus de ce groupe soient formés pour aller porter l'information auprès de leurs semblables afin de les amener à avoir un comportement sexuel plus responsable. La définition, le rôle et les avantages du pair éducateur ont été passés en revue dans le but de permettre aux personnes formés de bien faire leur travail une fois sur terrain. 

Les formateurs ont insisté auprès des participants de toujours exiger à leurs semblable l'utilisation du lubrifiant et le port de préservatif lors des rapports sexuels. Toutefois, ont-ils souligné, l'orientation vers un médecin restait le point essentiel dans le cadre d'un dépistage volontaire. Pour les organisateurs, cette formation  est d'une grande importance car elle va permettre d'atteindre une cible qui jusque-là demeurait cachée. A travers chaque personne formée, il sera facile de toucher plusieurs autres et l'information parviendra à un  plus large public visé.  Cela contribuera, si le travail est bien fait, à réduire le taux de prévalence au sein de cette  minorité qui reste encore très vulnérable.

                                                                                                                                         JW

jeudi 16 août 2018

VIH/Sida: La prévention combinée pour une lutte efficace en Afrique de l'Ouest et du Centre

La prévention combinée a été au centre de l'atelier qui s'est tenue du 26 au  29 juin 2018 à Grand Bassam en Côte d'Ivoire.  Cette rencontre qui avait pour thème la prévention du VIH: plaidoyer pour et par les communautés a réuni les participants de cinq pays du Centre et de l'Ouest du continent africain, à savoir: La RDC, le Cameroun, le Nigeria, la Côte d'Ivoire et le Ghana.

Une vue de l'entrée de l'hôtel Afrikland à Grand Bassam (Côte d'Ivoire)


L'atelier sous-régional organisé par Alliance Côte d'Ivoire a bénéficié du soutien de l'Alliance Internationale, de l'Onusida et du Fonds Mondial. Il a eu pour cadre la salle de conférence de l'hôtel Afrikland. Le but de la réunion était de soutenir un plaidoyer solide, sous les auspices de la communauté dans le cadre de la prévention du VIH par les organisations de liaison de l'Ong Alliance et les partenaires de la société civile. Parmi  les objectifs retenus, il y a, notamment, le partage des expériences nationales et la discution du plaidoyer pour une approche de prévention combinée du VIH centrée sur la personne, les droits de l'homme et le genre.

La formation s'est axée sur la prévention combinée car c'est un moyen efficace pour lutter contre la pandémie dont la prévention semble être à la traine dans les pays de l'Afrique Centrale et de l'Ouest par rapport aux Etats africains de la partie  Est et du Sud.  Selon l’Onusida,  1,8 millions  de personnes, en général, ont été placées sous médication antirétroviral et 4,7 millions n’ont pas eu accès aux soins contre le VIH en 2016 en Afrique subsaharienne. Cependant, il existe un grand fossé en matière de traitement entre la région Est et Sud de l’Afrique avec celle de l’Ouest et du centre. En comparaison, 54% de personnes séropositifs suivent un traitement antirétroviral en Afrique de l’Est et du Sud contre 28% à l’Ouest et au Centre. L’écart est également important  en ce qui concerne les personnes connaissant leur statut sérologique. Pour la partie Est et Sud, le pourcentage est de 65% contre 36 % pour l’Ouest et le Centre. Au sujet des séropositifs dont la charge virale a été supprimée, leur nombre est de 45% pour l’Afrique de l’Est et du Sud contre 12% pour l’Ouest et le Centre du continent.

 A ce jour, aucun pays des deux régions n’a  atteint l’objectif visant à réduire le nombre de nouvelles infections au VIH dues à la transmission sexuelle et liée à la drogue. Pire, en Afrique de l’Ouest et du Centre, des infections au VIH continuent encore d’être enregistrées malgré une tendance à la baisse. Face à cela, il est important  de renforcer la prévention dans cette région du continent pour rattraper le retard afin de rejoindre l’Afrique de l’Est et du Sud. Cela permettra à l’ensemble de ces Etats de pouvoir atteindre les objectifs 90 90 90 fixés par l’Onusida pour 2020. Enfin, d’ici 2030, environ 22 millions de nouvelles infections pourraient être évitées si un accent est davantage placé sur la prévention et un traitement efficace du VIH.

Encore non appliqué en RDC, la prévention combinée englobent trois types d'intervention, à savoir: biomédicales, comportementales et structurelles. Elle a pour priorité de repondre aux besoins de la prévention du VIH des personnes et des communautés particulières. L'objectif  est de lutter efficacement contre la pandémie pour avoir un plus grand impact sur la reduction des nouvelles infections. Il faut noter qu'au Congo-Kinshasa, les Professionnelles de Sexe (PS) et les Hommes ayant des rapports Sexuels avec des Hommes (HSH) sont parmi les catégories les plus touchées. Selon les rapports de 2016, les PS ont un taux de prévalence de 3,4% et les HSH de 3,3%. Ces cibles faisant partie des populations clés doivent être plus impliqués dans la prévention.

Pour rappel, les cinq Etats ayant pris par à l'atélier sont membres de la coalition mondiale pour la prévention du VIH/Sida  lancée en 2017 à Genève en Suisse. Sa mission est d'encourager les pays à prioriser et à investir dans la lutte contre la pandémie.

                                                                                                                                                         JW

vendredi 10 août 2018

Angelo Boji: Activiste et fier de son orientation sexuelle

Dans une société où afficher son homosexualité est mal perçu, Angelo Boji a su braver les interdits et vivre ouvertement sa vie. Âgé de 37 ans, ce passionné de musique est un activiste confirmé au sein de la communauté LGBTI de Kinshasa en RDC. Il a accepté de répondre à nos questions afin de partager son expérience avec nos lecteurs.

Nom:  Angelo Boji
Occupation: Activiste 
Etat-civil: célibataire
Passion: La musique
Orientation: gay
position: actif

Une vue de Kinshasa, ville où réside Angelo


Malebo Force: Comment définissez-vous l'homosexualité?

Angelo Boji: C'est une attirance physique entre deux personnes de même sexe.

MF: Quand avez-vous eu vos premières relations sexuelles avec un partenaire de même sexe?

AB: La première fois que j'ai eu une relation sexuelle avec un partenaire de même sexe c'était durant mon enfance avec un cousin. 

MF: Saviez-vous que vous étiez homosexuel?

AB: Non, j'étais encore trop jeune.

MF: Quand avez-vous su votre orientation sexuelle?

AB: Vers l'âge de 13 ou 14 ans.

MF: Comment vous en êtes-vous rendu compte?

AB: J'avais atteint ma puberté et je trouvais les garçons plus attractifs que les filles.

MF: Quel a été votre réaction?

AB: C'est difficile à expliquer. Au départ, c'est quelque chose que j'aimais. A un certain moment, j'ai commencé à me sentir coupable de céder à une telle attirance à cause de la société et de la religion car tout le monde condamné l'homosexualité. 

MF: Quand avez-vous accepté votre homosexualité?

AB: En 2007, après une séance de prière au cours de laquelle j'ai demandé au Seigneur de me délivrer de cette emprise qui devenait plus forte que moi. J'ai  tout de suite compris que Dieu n'avait rien à avoir avec ma sexualité. Depuis, je ne me reproche plus rien concernant mon orientation sexuelle. Je continue à prier Dieu et je le remercie d'avoir fait de moi ce que je suis.  Je pense que je suis une démonstration de la diversité.

MF: Comment vivez-vous votre homosexualité aujourd'hui dans un environnement congolais qui reste hostile à une telle vie?

AB: Je la vis pleinement sans avoir honte de le dire. Ceux qui m'aiment doivent  m'accepter tel que je suis.

MF: Qu'envisagez-vous pour votre avenir?

AB: Je compte me marier avec un homme et profiter de la vie.

MF: Comment comptez-vous faire tout en sachant que le mariage entre deux personnes de même sexe n'est pas autorisé par la législation congolaise?

AB: Le mariage est une histoire entre deux personnes. La légalisation et la bénédiction ne sont que des formalités.

MF: Comment jugez-vous la réaction de la société congolaise par rapport à l'homosexualité?

AB: Je comprends la position des gens vis-à-vis de l'homosexualité parce que la plupart des congolais n'ont pas la bonne information. Leur comportement se justifie plutôt par la peur de l'inconnu.

MF: Quel est la réaction de votre famille par rapport à votre vie privée?

AB: Au départ, tous les membres de ma famille étaient choqués. Après discussions, ils ont fini par comprendre et ils m'acceptent aujourd'hui.. D'ailleurs, le fait d'avoir fait tomber les voiles a renforcé nos liens.

MF: Quel message pouvez-vous adresser à d'autres homosexuels?

AB: Je leur demande d'avoir l'amour de soi car il n'y a pas de mal à être différent. Au contraire, cette différence fait la beauté du monde.

MF: Merci Angelo d'avoir répondu à nos questions.

AB: Je vous en prie.



                                                                                                                  Propos recueillis par JW











Kinshasa: Les homosexuels et les bisexuels de plus de 35 ans conscientisés sur le dépistage volontaire

Les homosexuels et les bisexuels de la ville de Kinshasa âgés de plus de 35 ans ont été informés  sur l'importance du dépistage volontaire. La rencontre organisée par l'association identitaire MF et l'Ong 360 FHI s'est déroulée dans la commune de Limete. Elle avait pour but de les conscientiser sur la connaissance de leur statut sérologique.



Il faut savoir que la tranche d'âges susmentionnée est parmi la plus exposée au VIH et la plus difficilement accessible. L'explication est que dans cette catégorie, il y a des hommes qui sont déjà des responsables de famille, mariés le plus souvent et vivant pour la majorité leur orientation sexuelle dans le secret. Cette forme de clandestinité rend  ceux qui ont des partenaires multiples vulnérables aux infections sexuellement transmissible et au virus du sida.  La mission d'une telle sensibilisation est d'amener les homosexuels et les bisexuels  à adopter une sexualité responsable en utilisant le préservatif et le gel lubrifiant à base d'eau. Mais, l'objectif le plus important est de les convaincre de se faire volontairement dépister.

Pour les participants, cette journée d'information était importante car elle leur a permis d'échanger et de discuter sur les points qui jusque là restaient flous, entre autres, l'accessibilité aux soins  et  la prise en charge  dans le cas d'un dépistage positif. D'ailleurs, c'était l'occasion pour certains de dénoncer le comportement homophobe affiché parfois par le personnel soignant envers les minorités sexuelles. L'assistance a également relevé le fait que les centres de santé dits centres de confiance sensés recevoir les populations clés, par exemple, sont situés dans des quartiers trop populaires et sont facilement identifiables. Ces faits, a précisé l'un des modérateurs, ne permettent pas une fréquentation aisée de ces cliniques et constituent une entrave à l'accessibilité aux soins suite aux manques de sécurité, de discrétion et de confiance. Après les débats, quelques uns des participants ont accepté de se faire dépister sur place.


                                                                                                                                                      JW


vendredi 8 juin 2018

RDC: Première marche de fierté à Kinshasa


Une première marche de la fierté LGBTI s'est tenue dimanche 03 juin 2018 à Kinshasa sous l'initiative d'une association identitaire de la place.



Selon les organisateurs, l'activité avait pour but de mettre en avance la communauté LGBTI de la capitale et de montrer leur volonté de lutter pour leurs droits à travers des actes de militantisme. Cet événement fortement encouragé par les activistes a réuni une quinzaine de membres  issues des minorités sexuelles. La marche qui a eu lieu à une vingtaine de kilomètre du centre-ville a débuté sur le boulevard Lumumba au niveau de DAIPN et s'est terminée sur le route de Maluku à la hauteur du site touristique Mayi Ya Pembe.

D'après les participants, l'activité qui a pris la forme d'une marche de santé revêtait une grande importance. Certains ont marché avec le drapeau arc-en-ciel dans les mains pour montrer leur identité. D'après un membre de l'association organisatrice, la marche s'est déroulée dans le calme sans accrochage avec les riverains. Toutefois, quelques rares automobilistes ayant reconnu le drapeau n'ont pas hésité à lancer des insultes homophobes. Les participants ont clôturé l'activité autour d'un verre et d'un bon repas sous la paillote d'un des nombreux sites touristiques de la périphérie de Kinshasa.

JW