Bien que la République
démocratique du Congo soit neutre sur le plan législatif en matière
d'homosexualité, la communauté LGBTI n'est pas épargnée des tracasseries et
autres menaces au sein de la société.
Ces actes de
persécution à l'égard de la minorité homosexuelle ne sont pas seulement
l’œuvre de la population souvent sous informée.
Ils sont surtout orchestrés par des agents de l'ordre, les politiciens
mal intentionnés et des évangélistes conservateurs.
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La Cour Suprême de Justice de Kinshasa. La loi congolaise est neutre en matière d'homosexualité. Cependant, cette neutralité laisse libre court à certaines répressions envers les personnes LGBTI | |
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Les homosexuels les plus visibles, à savoir les efféminés et les transsexuels sont très visés par les arrestations arbitraires. |
En ce qui concerne les
violations des droits des personnes LGBTI au Congo Kinshasa, les cas suivants
sont très récurrents:
- Les arrestations
arbitraires et détentions illégales : Elles visent particulièrement les
homosexuels visiblement identifiables dans les lieux publiques, à savoir: la
rue, les bars, les boites de nuit, les soirées mondaines, etc. Perpétrées par
des agents de l'ordre, ces violations ont pour but l'intimidation et
l'extorsion des victimes. S'en suivent après des détentions illégales qui
peuvent aboutir à des violences physiques comme des attouchements et des viols
ou d'autres traitements dégradants comme l'obligation de la personne détenue à
se mettre nu, la masturbation involontaire, introduction d'objets par voie
anale, agression barbare, etc.
- Violation des
procédures: Une fois qu'une personne LGBTI est arrêtée ses droits ne lui sont
jamais signifiés. Pire, des droits fondamentaux comme la présomption
d'innocence et le droit au silence ainsi que la présence d'un avocat sont carrément omis. De plus,
la police a tendance depuis quelques années à être de connivence avec la
presse à sensation. Dès qu'un homosexuel est accusé d'un fait, les agents de
l'ordre appellent des journalistes sans scrupules pour relayer l'affaire. L'information est diffusée à la télévision
sur certaines chaines assoiffées d'audience comme Molière TV. La personne
incriminée est alors offerte à la presse qui l'interview sans la moindre déontologie.
Les images propagées à travers les médias visent la désinformation et frisent le
ridicule car elles mettent à jour l'amateurisme de cette presse qui vise le
sensationnalisme.
- Diabolisation par certains évangélistes et
politiciens populistes: Il n'est un secret pour personne que les églises
évangéliques en général condamnent l'homosexualité. Cette situation a poussé la
plupart des pasteurs de ces sanctuaires religieux à avoir un discours très
homophobe envers les personnes issues des minorités sexuelles. Ils ne
cessent d'associer l'homosexualité au
satanisme ou à l'occultisme. De l'autre côté, certains politiciens renforcent
cette haine envers les homosexuels par leurs déclarations soutenant que les
relations entre deux hommes ou deux femmes est une importation de l'occident.
Ils ajoutent que cette forme de sexualité n'est pas conforme aux traditions
africaines. Pour mieux soutenir leurs idées, ils vont même jusqu'à mettre en
place des projets de loi visant l'interdiction de l'homosexualité sur le
territoire congolais. Ils partent de l'idée que dans la pensée populaire, les
homosexuels sont mal perçus au sein de la société. Donc, pour eux, c'est plus
simple de faire adhérer la masse à leur idéologie politique.
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L'ex Député national et évangéliste Ejiba Yamapia a été le premier politicien en RDC à proposer une loi anti gay en octobre 2010 à l'Assemblée Nationale. Le projet a été soumis sans suite à la commission culturelle du parlement. En novembre 2013, un autre Député national, Steve Mbikayi du Parti travailliste a lui aussi déposé une proposition de loi devant interdire l'homosexualité sur le sol congolais. Avant eux, une proposition a été également faite en 2009 au niveau de l'Assemblée provinciale de Kinshasa par le bureau d'étude de cette institution afin d'interdire les relations entre personnes de même sexe au sein de la ville Province de Kinshasa. Selon le bureau d'étude de l'APK, l'homosexualité est à la base de la dépravation des mœurs dans la capitale congolaise au même titre que la prostitution féminine. Cette proposition n'a pas été retenue parmi les sujets à l'ordre du jour. |
- Discrimination en
milieu de soin: Les homosexuels sont doublement discriminés lorsqu'ils veulent
accéder au soin en cas de problème de santé liés à leur sexualité (cas des
personnes atteintes des MST ou du VIH/SIDA).
Il y a des graves violations en ce qui concerne le droit à la santé car
la stigmatisation qu'ils subissent constitue un frein pour l'accès au soin dont
ils ont besoin pour survivre. Il faut ajouter à cela, la transgression du droit
à la confidentialité. L'état sérologique d'une personne LGBTI est très souvent
divulgué par les personnels soignant des hôpitaux dans le but de l'humilier. Ces
personnels médicaux violent du coup leur serment.
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Accéder au soin lorsqu'on est homosexuel n'est chose facile en RDC. Les personnes issues des minorités sexuelles sont victimes de stigmatisation lorsqu'elles veulent accéder au soin dans les hôpitaux et les centres de santé. Leur orientation sexuelle est mise en avant et elles sont pointées du doigt. Elles sont doublement stigmatisées d'abord par rapport au VIH/SIDA, ensuite parce qu'elles sont homosexuelles. |
A part ces actes
énumérés, il ne faut pas oublier les chantages, les insultes, les quolibets, le
rejet au niveau de la famille, la pression au mariage, etc.
Justice Walu
Source :
Les droits humains et droits à la santé des
LGBTI en RDC par Maitre Olivier Okakessema