Les homosexuels et les
transsexuels ne pourront pas adopter des enfants Congolais. C’est ce que stipule le texte de la
proposition de loi portant sur l’adoption des enfants en RDC voté le 31 mai
dernier par le sénat.
Selon cette loi, un individu ou un couple peut
adopter, à condition qu’il ne soit ni homosexuel ni transsexuel. Le Président
de la Commission politique et juridique
de la haute chambre du Parlement, Sébastien Adambu a expliqué ce vote en
affirmant qu’il était important de prendre des mesures pour encadrer l’adoption des enfants
congolais à l’étranger. Cependant, les déclarations du Président de la
Commission PAJ sont à la base de certains amalgames en ce qui concerne l’homosexualité.
Le palais du peuple à Kinshasa, siège du Sénat congolais |
En effet, s’exprimant
au sujet de l’adoption internationale sur Radio Okapi, monsieur Adambu a déclaré: « Il est important qu’on puisse mettre des
gardes fous pour permettre à ce que l’enfant congolais adopté par un
étranger soit dans un cadre familial paisible nécessaire à son
développement ». A lire cette
déclaration, d’aucuns se demandent si un cadre paisible nécessaire au
développement d’un enfant congolais adopté par un étranger ne peut être assuré
que par un individu ou un couple hétérosexuel. Du coup, on peut se poser la
question de savoir si cette loi a été adoptée dans un environnement où
prédominent certains préjugés sur l’homosexualité qui, d'ailleurs, n'est pas condamnée en RDC. Cela prouve à suffisance que
les membres de la Commission PAJ ont laissé exprimer leurs profonds sentiments sans pour autant se documenter sur l’adoption
des enfants par les couples homosexuels.
Pourtant, depuis
quelques années, il est reconnu que les enfants adoptés par des homosexuels sont parfaitement équilibrés et sains comme ceux qui vivent dans des
familles hétéroparentales. Malgré les réserves émis par certains chercheurs,
la vie d’un enfant au sein d’un couple homoparentale n’a, en général, aucune conséquence
sur son épanouissement. En adoptant ce projet de loi, le Sénat congolais aurait
pu éviter une raison stigmatisante comme celle évoquée par le Président de
la commission PAJ.
Nul n’ignore que
des milliers d’enfants sont abandonnés à leur propre sort à travers les rues de
Kinshasa et de certaines villes du pays.
Ils proviennent des familles hétéroparentales qui suite à la pauvreté n’assume pas comme il se doit leur rôle de parents. Ces enfants
finissent shégués ou enfants de rues le plus souvent dans l’indifférence totale
de la société. L’État, de son côté, ne mène aucune action concrète à long terme pour
leur réinsertion totale. Pire, au fil
des années, un nouveau genre de délinquance
juvénile à vu le jour. Il s’agit des gangs de rue dénommé kuluna qui sèment la
désolation à travers les quartiers populaires de Kinshasa. Face à une telle
réalité, l’adoption des orphelins ou
enfants provenant des milieux défavorisés est une bonne alternative qui
pourrait leur garantir une éducation
meilleure. Cela peu importe que la famille qui les adopte soit hétéroparentale
ou homoparentale.
Pour rappel, la
RDC avait suspendu en septembre 2013 toute adoption d’enfants congolais par des
couples étrangers, principalement originaire de l’Amérique du Nord et de l’Europe
de l’Ouest. Cette suspension qui a duré deux ans et demi a été justifiée officiellement
par la nécessité d'enquêter sur le bien-être des enfants adoptés à
l'étranger à la suite d'allégations selon lesquelles certains auraient été
maltraités ou leur adoption transférée à des couples homosexuels. Après
plusieurs pressions diplomatiques, certains enfants avaient pu rejoindre leurs
parents adoptifs pour des raisons humanitaires. L’adoption tant attendue de la nouvelle loi
permettra de relancer de façon officielle le départ de plusieurs autres enfants après une étude de leurs dossiers.
JW
Je suis pleinement d'accord avec toi. C'est un drame de laisser tous ces enfants livré à eux-même et aux pires bandits dans la rue. Tout ce dont ils ont besoin, c'est d'un peu d'amour et une bonne éducation. Qu'importe si ceux qui veulent les prendre sous leurs ailes sont hétéros, gays ou lesbiennes. Ce qui compte, c'est qu'ils les aiment et les respectent, et qu'ils leurs apprennent à aimer leur pays d'origine et à en être fier.
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