Une campagne ciblant les
populations clés a été initiée par l’ONUSIDA à travers la ville province de
Kinshasa. Lancée en janvier dernier, elle a pris fin le 29 février 2016. A ce
sujet, un briefing et une conférence de presse ont eu lieu samedi 27 février
dans la salle de conférence du bâtiment abritant le Programme National Multisectoriel de Lutte contre le Sida
(PNMLS) à Kasa Vubu.
Le bâtiment du PNMLS sur le boulevard Triomphal à Kinshasa |
Organisée par les ONG Progrès
Santé Sans Prix (PSSP) et Parlons Sida
Aux Communautaires (PASCO), cette rencontre
visait premièrement à briefer les
professionnels des médias afin de les mettre à niveau pour une meilleure compréhension
notamment des objectifs, des résultats et des activités retenues dans le cadre
de cette campagne. Ensuite, un point de presse s’en est suivi où les délégués
des parties prenantes ont parlé du
lancement des activités ciblant les populations clés.
Les activités ont consisté à la
distribution des préservatifs et au dépistage volontaire du VIH/Sida auprès d’une
cible représentant majoritairement la population générale et une autre composée
des populations clés (professionnelles
de sexe, hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, les usagers des drogues
intraveineuses). Les ONG PSSP et PASCO étant des sous-récipiendaires
recrutés par l’organisation internationale CORDAID ont orienté leur campagne
uniquement sur les Professionnelles de Sexe (les prostituées) et les HSH
(homosexuels, bisexuels et transgenre) sans oublier les clients des PS. Le
bilan provisoire relevé dans certains points chauds démontre que 2.652 personnes
issues du groupe-cible ont été sensibilisées, dont 2053 testées. De ce test, 52
personnes ont été déclarées séropositives et 26 sont depuis placées sous traitement.
Par ailleurs, 1.173 personnes ont été référées dans des centres conviviaux (669
professionnelles du sexe, 244 homosexuels et 260 clients des
professionnelles du sexe). Dans l’ensemble,
les équipes déployées sur le terrain ont distribué 292.394 préservatifs
masculins, 317 préservatifs féminins et 1.000 gels lubrifiants.
Les taux de prévalence du VIH reste élevé au sein des hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes |
Il faut noter que la RDC connait
actuellement une épidémie du VIH/Sida
avec une prévalence stationnaire de 1,2% dans la population générale. Cinq
provinces ont des niveaux de prévalence au-dessus de la moyenne nationale, à
savoir : 4% pour le Maniema, 1,8%
pour la Province Orientale et le Kasaï Oriental, 1,6% pour Kinshasa et
1,5% pour le Katanga. Si en général, le taux est stagnant, cela n’est pas le cas pour les HSH et les PS qui font partie des
populations clés, un groupe à haut-risque.
Au sein de cette communauté, les
chiffres semblent élevés parce que les homosexuels et les bisexuels, par exemple, ne sont pas toujours visibles car bon nombre d'entre eux ont des vies cachées, comme l'a précisé le Docteur Hilaire Mbowlie du PSSP.
D’après les données datant de 2012, le taux de prévalence au niveau des PS était de 6,9% alors que chez les HSH, il atteignait 17,3%. Toutefois, ces chiffres n’étant pas exhaustifs et non représentatifs au niveau national, la campagne initiée par l’ONUSIDA permettra d’établir des données de base plus représentatives selon le Nouveau Modèle de Financement du Fonds Mondial. D'après l’ONG CORDAID, cette action vise à atteindre les objectifs 90-90-90, c’est-à-dire, "traquer" rapidement les prostituées, les HSH, les usagers de drogues ainsi que l’ensemble de la population à travers des séances de dépistage mobile du VIH afin de réduire sensiblement le taux de prévalence.
Pour l’organisation Mondiale de la Santé (OMS), représentée par Casimir Manzengo, il ne doit y avoir aucune exclusion car les HSH ont le droit d’accès aux soins comme tous les autres congolais. Selon monsieur Manzengo, la sexualité doit être un libre choix et l’orientation sexuelle est un problème personnel. Cependant, il a tenu à souligner que tant qu’il y aura discrimination envers cette catégorie de la population, il sera très difficile de la dépister. Il a ajouté que la finalité est de pouvoir mettre toutes les personnes infectées par le VIH sous anti rétroviraux d’ici 2020.
D’après les données datant de 2012, le taux de prévalence au niveau des PS était de 6,9% alors que chez les HSH, il atteignait 17,3%. Toutefois, ces chiffres n’étant pas exhaustifs et non représentatifs au niveau national, la campagne initiée par l’ONUSIDA permettra d’établir des données de base plus représentatives selon le Nouveau Modèle de Financement du Fonds Mondial. D'après l’ONG CORDAID, cette action vise à atteindre les objectifs 90-90-90, c’est-à-dire, "traquer" rapidement les prostituées, les HSH, les usagers de drogues ainsi que l’ensemble de la population à travers des séances de dépistage mobile du VIH afin de réduire sensiblement le taux de prévalence.
Pour l’organisation Mondiale de la Santé (OMS), représentée par Casimir Manzengo, il ne doit y avoir aucune exclusion car les HSH ont le droit d’accès aux soins comme tous les autres congolais. Selon monsieur Manzengo, la sexualité doit être un libre choix et l’orientation sexuelle est un problème personnel. Cependant, il a tenu à souligner que tant qu’il y aura discrimination envers cette catégorie de la population, il sera très difficile de la dépister. Il a ajouté que la finalité est de pouvoir mettre toutes les personnes infectées par le VIH sous anti rétroviraux d’ici 2020.
D'ici 2030, l'ONUSIDA compte eliminer le VIH. D'ici 2020, toutes les personnes infectées doivent être placées sous ARV |
Les deux organisations qui
travaillent dans le cadre de cette campagne ont déjà une expérience avec les
populations clés. PASCO, comme l’a précisé son Coordonnateur, monsieur Michel Lay
Mayamba, assure la prise en charge de cette communauté depuis 2009 en faisant
de la prévention contre le VIH/Sida à travers 3 centres (Victoire, Matonge et
Bwania). En 2015, l’ONG a ouvert un centre convivial vers le marché de Liberté
à Masina. A part Kinshasa, l’organisation est aussi présente à Matadi dans le
Congo Central et à Kananga au Kasaï. Concernant le PSSP, son représentant le
Docteur Mbowlie a largement expliqué les différentes activités menées
par son organisation depuis 2005 en faveur des populations clés, en
général et les HSH en particulier. PSSP qui travaille en partenariat avec le PNLS
et le PNMLS est la première organisation de prise en charge médicale des populations clés en RDC. Parmi ses projets, l’ONG va mettre en place un centre
convivial DIC (Dépistage, Information et
Conseille) dans le cadre du projet nommé Linkages dans la ville province de
Kinshasa et au Katanga.
Pour rappel, débutée le 7 janvier 2016, la campagne ciblant
les populations clés a vu sa durée être réduite à
2 mois au lieu de 3 comme prévu au départ.
Enfin, lors de la séance de briefing et le point de presse, on a
noté la présence des membres des associations LGBTI de la ville de Kinshasa.
Justice Walu
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